Le stress chronique chez les femmes qui gèrent Tout : un poison silencieux

Stéphanie Thevret-Albert

Tu assures… Tout le monde te le dit…
Tu gères, tu coordonnes, tu portes, tu prévois…
Mais derrière ce masque de femme forte, il y a une fatigue qui ne passe pas.
Un corps tendu, un mental qui ne s’arrête jamais, et ce soupir silencieux que tu pousses quand personne ne regarde.

Tu n’as rien de fragile. Tu es cette femme fiable, brillante, sur qui tout le monde compte.
Mais à force de tout porter… qui porte pour toi ?

Le stress chronique, ce n’est pas que dans la tête

On réduit souvent le stress à un problème de mental : « tu penses trop », « faut lâcher prise », « tu dois te détendre »…Encore des injonctions de plus😬 !!!
Mais en réalité, le stress chronique déséquilibre ton corps en profondeur.

👉 Il active ton système nerveux de manière permanente, déséquilibre tes hormones, et crée une inflammation silencieuse dans ton organisme. Ton corps vit comme s’il était en danger… en permanence. En mode SURVIE !!!

💡 Selon Bruce McEwen (1998), le stress chronique altère ce qu’on appelle la « charge allostatique » : la capacité du corps à revenir à l’équilibre est dépassée, ce qui ouvre la porte aux maladies.

Les 5 sphères de santé impactées par le stress chronique chez les femmes

1. Santé physique : quand le corps encaisse sans rien dire

  • Douleurs musculo-squelettiques (nuque, trapèzes, dos)
  • Troubles digestifs (reflux, crampes, ventre noué)
  • Fatigue chronique, sommeil agité, réveils en pleine nuit
  • Troubles hormonaux, libido en berne, règles douloureuses
  • Peau réactive (eczéma, acné tardif, urticaire)

📌 Étude Chrousos (2009) : le stress chronique perturbe l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, avec des effets sur l’ensemble des organes.

2. Santé mentale : quand ton cerveau devient ton pire bourreau

  • Pensées en boucle, anticipation permanente
  • Difficulté à te concentrer, mémoire trouée
  • Discours intérieur dur : « Je devrais y arriver », « C’est moi le problème », etc.

🧠 Lupien et al. (2009) : une exposition prolongée au cortisol altère les zones cérébrales liées à la mémoire et la régulation émotionnelle.

3. Santé émotionnelle : ce que tu retiens finit par te submerger

  • Tristesse silencieuse, refoulée
  • Peur de craquer, peur de ralentir
  • Colère rentrée, culpabilité d’être « trop », ou « pas assez »
  • Impression d’être seule, même bien entourée

💬 Gross & John (2003) montrent que l’inhibition émotionnelle est un facteur aggravant de troubles anxieux et dépressifs.

4. Comportements : tu fonctionnes, mais tu ne vis plus

  • Hyper-contrôle, suradaptation, perfectionnisme
  • Multitâche épuisant, mais sentiment de n’en faire jamais assez
  • Masque social : « Tout va bien » même quand tout crie « non »

🎭 Maslach & Leiter (2016) décrivent ce décalage entre ce que l’on montre et ce que l’on ressent comme un facteur clé du burn-out.

5. Santé existentielle : quand tu ne reconnais plus ta vie

  • Tu coches toutes les cases, mais tu ne ressens rien
  • Tu ne sais plus ce qui te fait vibrer
  • Tu rêves d’une pause… mais tu ne sais plus comment t’arrêter

Ce n’est pas toi qui es faible. C’est ton corps qui te protège.

Ton système nerveux ne dysfonctionne pas.
Il te crie juste que tu en fais trop, depuis trop longtemps.

Mais parce que tu n’as jamais appris à écouter ces signaux, tu continues…
Et un jour, c’est ton corps qui tire brutalement la sonnette d’alarme (fatigue extrême, burn-out, douleurs chroniques, crises de panique…).

Tu n’as pas besoin de tout envoyer valser pour t’apaiser

Et si tu faisais un premier pas ?
Un pas vers toi. Vers plus de lucidité. Plus de douceur.
Un pas pour ne plus laisser le stress piloter ta santé.

Voici quelques pistes douces mais puissantes :

  • Reconnaître les signaux (et ne plus les nier)
  • Réduire ta charge mentale (ce n’est pas tricher)
  • T’autoriser à être imparfaite, vulnérable, vivante
  • Réapprendre à respirer, à sentir, à ralentir

🌿 Parce qu’on peut être forte… et fatiguée.
🌿 Parce qu’on peut être brillante… et avoir besoin d’aide.
🌿 Parce que tu mérites une vie qui te ressemble, pas une performance sans fin.

Bref…

Le stress chronique chez les femmes fortes est un sujet tabou mais vital.
Il use le corps, brouille l’esprit, étouffe les émotions.
Et il n’est jamais trop tôt pour s’arrêter avant que le corps ne le fasse pour toi.

🧠 Sources scientifiques :

  • McEwen, B. (1998). Stress, adaptation, and disease: Allostasis and allostatic load. Nature Medicine.
  • Chrousos, G. (2009). Stress and disorders of the stress system. Nature Reviews Endocrinology.
  • Lupien, S.J. et al. (2009). Effects of stress throughout the lifespan on the brain, behaviour and cognition. Nature Reviews Neuroscience.
  • Gross, J. & John, O. (2003). Emotion regulation and well-being. Journal of Personality and Social Psychology.
  • Maslach, C. & Leiter, M.P. (2016). Understanding the burnout experience. World Psychiatry.

⚠️ ⚠️ Les informations contenues dans cet article sont fournies à titre informatif uniquement. Elles ne constituent ni un avis médical, ni un diagnostic, ni un traitement. Elles ne remplacent en aucun cas une consultation auprès d’un professionnel de santé qualifié. En cas de douleur persistante, ou autres symptômes, il est IMPERATIF de consulter un médecin . Les pratiques de relaxation proposées ici peuvent être un complément au suivi médical, mais chaque personne étant unique, il est essentiel d’adapter ces approches à vos besoins et d’en parler à votre professionnel de santé.

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